Dans cette période difficile de doute face à la vaccination, une étude publiée dans la revue scientifique Science démontre que le vaccin protège des infections et de symptômes graves, mais sur une courte durée.
Ce qui expliquerait la nécessité de rappels. La question que l'on peut se poser est : "devrons nous faire des rappels, tous les 6 mois?" et "Existe-t-il un danger à moyen ou long terme?"
La solution vaccinale actuelle reste à ce jour la seule à disposition et selon cette étude semble être efficace... A court terme toutefois.
Etats-Unis – L'efficacité des vaccins contre le Covid-19 de Pfizer/BioNTech, Moderna et Johnson & Johnson a chuté de façon spectaculaire alors que le variant Delta balayait les États-Unis, selon une étude portant sur près de 800 000 anciens combattants.
L'étude, publiée dans la revue Science[1], indique que les trois vaccins offraient à peu près la même protection contre le virus en mars, lorsque le variant Delta a été détecté pour la première fois aux États-Unis, mais que 6 mois plus tard, la situation a changé.
Elle a été par menée par des chercheurs du Public Health Institute d'Oakland, du Veterans Affairs Medical Center de San Francisco et de l’université du Texas Health Science Center. Parmi les anciens combattants enrôlés dans l’étude, environ 500 000 ont été vaccinés et 300 000 ne l'ont pas été. La population étudiée comptait 6 fois plus d'hommes que de femmes. Environ 48 % des participants avaient 65 ans ou plus, 29 % avaient entre 50 et 64 ans, tandis que 24 % avaient moins de 50 ans.
Il en ressort que la protection contre l’infection conférée par le vaccin à deux doses de Moderna est passée de 89 % en mars à 58 % en septembre, selon un article sur l'étude paru dans le Los Angeles Times [2].
En parallèle, le vaccin Pfizer/BioNTech est passé de 87 % d'efficacité à 45 % d'efficacité au cours de la même période.
Le vaccin Johnson & Johnson a montré la plus forte baisse ― de 86% d'efficacité à 13% au cours de ces 6 mois.
« En résumé, même si la vaccination reste protectrice contre l'infection par le SRAS-CoV-2, la protection a diminué au fur et à mesure de l’apparition du variant Delta aux États-Unis, et ce déclin ne différait pas selon l'âge », indique l'étude.
Un effet toujours important sur la prévention des décès
Les trois vaccins ont également perdu en efficacité en termes de prévention des décès chez les anciens combattants de 65 ans et plus après seulement 3 mois, a rapporté le Los Angeles Times.
Toutefois, par rapport aux anciens combattants non vaccinés de ce groupe d'âge, les anciens combattants qui ont reçu le vaccin Moderna étaient 76% moins susceptibles de décéder du Covid-19 en juillet.
La protection était de 70 % pour les vaccinés Pfizer/BioNTech et de 52 % pour les vaccinés J&J pour le même groupe d'âge, par rapport aux vétérans non vaccinés, selon le journal.
Pour les anciens combattants de moins de 65 ans, la prévention des décès par Covid était de 84 % pour ceux qui avaient reçu le vaccin Pfizer/BioNTech, de 82 % pour les bénéficiaires du vaccin Moderna et de 73 % pour ceux qui avaient reçu le vaccin de J&J par rapport aux anciens combattants non vaccinés de ce groupe d'âge.
L'étude confirme la nécessité d’administrer des doses de rappel et de poursuivre les mesures de protection dont font partie les passeports vaccinaux, l’obligation vaccinale, le port du masque, le lavage des mains et la distanciation sociale, ont déclaré les chercheurs.
Cet article a été initialement publié sur Medscape.com sous l’intitulé COVID Vaccines' Protection Dropped Sharply Over 6 Months: Study. Traduit et adapté par Aude Lecrubier.
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