France – Dans un contexte de propagation du variant Delta et de la rentrée scolaire prochaine, les Sociétés savantes de pédiatrie considèrent que « le SARS-CoV-2 ne doit pas représenter une source d’inquiétude supplémentaire chez les enfants et leurs parents ». Dans un communiqué commun, ils ont tenu à rappeler que « le variant Delta n’est pas plus responsable de forme grave de Covid chez l’enfant ». Et plutôt que d’envisager la vaccination des enfants de moins de 12 ans, comme évoqué par certains, les pédiatres préfèrent encourager à poursuivre celle des adolescents, des adultes jeunes et des professionnels de l’enfance.
Plus contagieux mais pas plus dangereux
A l’heure où les informations concernant la transmission du coronavirus dans la population enfantine se multiplient, avec l’annonce de chiffres records d’hospitalisations aux Etats-Unis ou encore l’annonce dimanche dernier le décès d’un nouveau-né porteur du Covid-19 en Occitanie, la Société Française de Pédiatrie (SFP), le groupe COVID inflammation pédiatrique et l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) ont tenu à faire une mise au point rassurante : oui, « le variant Delta est plus contagieux et sa propagation est donc augmentée. Cette plus grande contagiosité va conduire à une augmentation du nombre de cas dans les populations non vaccinées, y compris les enfants. » Mais non, « il n’est pas responsable de formes plus sévères de Covid chez l’enfant ni le nourrisson ». Et par ailleurs, « sa dangerosité n’apparaît pas augmentée par rapport au virus précédent [le variant Alpha] » affirment ces sociétés savantes dans un communiqué [1].
« En France, comme dans le reste de l’Europe, les pédiatres ne rapportent pas de signaux inquiétants en rapport avec la sévérité des infections au variant Delta » indiquent-ils. Ainsi, pas d’augmentation des cas plus sévères de Covid-19 comme en témoigne le nombre des enfants admis en soins critiques ces 4 derniers mois (voir le point épidémiologique Santé Publique France, 19/08/2021). Même message du côté de l’ONU, qui précisait début août que « le variant Delta ne cible pas spécifiquement les enfants ».
Affecter la santé mentale des jeunes reste le véritable danger
L’analyse de l’incidence par classe d’âge retrouve bien une augmentation des cas pédiatriques qui traduit très logiquement l’augmentation de circulation du virus en population générale. Les dernières données de Santé publiqueFrance montrent que l’incidence chez les jeunes adultes est particulièrement élevée, atteignant plus de trois fois celle des enfants de moins de 10 ans, avec une moindre représentation des cas des sujets plus âgés en lien avec l’efficacité de la vaccination .
Les pédiatres rappellent que « jusqu’à présent la circulation du virus chez le jeune enfant est le plus souvent le fait d’une contamination intrafamiliale avec des parents non vaccinés ». Ils incitent, par conséquent, « à poursuivre les efforts de vaccination des adolescents de plus de 12 ans et de la population adulte, en particulier adultes jeunes, parents, professionnels de l’enfance, afin de réduire la circulation du virus ».
Pour les pédiatres, le danger du Covid-19 chez l’enfant n’est pas tant celui de développer une forme grave de la maladie – ce qui reste extrêmement rare – mais bien celui « d’affecter leur santé mentale par des mesures répétées de fermeture de classe et de confinement ».
COVID : pas plus de formes graves chez l’enfant avec le variant Delta - Medscape - 25 août 2021.
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