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  • Photo du rédacteurCabinet St Pierre

Le développement du cerveau de 1 à 3 ans

Les cinq premières années sont déterminantes pour le développement du cerveau d’un enfant. C’est pourquoi il est important de le soutenir dans la gestion de ses émotions et dans son apprentissage. Cela stimule ainsi son développement intellectuel.



1 à 3 ans


Vers 1 an, le cerveau de l’enfant a déjà atteint les 2/3 de la taille d’un cerveau adulte. Entre 2 et 3 ans, le cerveau d’un tout-petit est toutefois deux fois plus actif que celui d’un adulte.

Grâce à la multiplication des circuits de neurones dans le cortex préfrontal, l’enfant acquiert plusieurs nouvelles habiletés. Le cortex préfrontal est en effet le siège des fonctions exécutives, c’est-à-dire l’ensemble des processus intellectuels qui permettent à l’enfant de contrôler sa pensée et ses actions pour atteindre un but précis. Les fonctions exécutives les plus étudiées chez les enfants sont la mémoire de travail, la flexibilité mentale, l’inhibition et la planification. Toutefois, elles comprennent aussi l’anticipation, l’organisation, la résolution de problème, le raisonnement logique, le contrôle cognitif, la pensée abstraite, l’apprentissage de règles, l’attention sélective, l’initiative, etc.

Entre 1 et 3 ans :

  • L’enfant organise ses nouvelles connaissances. Toutes les habiletés ne sont toutefois pas acquises en même temps, et l’ordre peut varier d’un enfant à l’autre. Par exemple, un enfant peut commencer par la marche et un autre, par le langage.

  • L’enfant comprend mieux le fonctionnement du monde. Par exemple, lorsqu’il était bébé, il cherchait un objet là où il se trouvait au départ, même s’il avait vu une personne le changer de place. Maintenant, il ne fait plus cette erreur.

  • L’enfant prend conscience de son identité propre (de son corps, de son nom, etc.). Il est capable de se distinguer des autres et il comprend qu’il est une personne à part entière. En particulier, il s’aperçoit qu’il peut avoir une action sur son entourage.

Bien plus qu’un jeu d’enfant


Le jeune enfant a besoin de jouer : c’est sa façon d’apprendre et de se développer. L’importance du jeu est telle que les Nations Unies l’ont reconnu comme un droit particulier de l’enfant.

C’est par le jeu que l’enfant acquiert les connaissances les plus importantes telles les habiletés intellectuelles, sociales, motrices, langagières et affectives. Le jeu favorise la formation de lien entre toutes ces sphères. De plus, en jouant, l’enfant apprend à combiner ses idées, ses impressions et ses intuitions avec ses expériences et ses opinions.


"Notre rythme de vie interfère de plus en plus avec le temps libre alloué au jeu. Dès leur plus jeune âge, les enfants passent de longues heures en groupes. Les jeux sont alors plutôt organisés et encadrés. Ils ne sont donc pas centrés sur les intérêts et les besoins de l’enfant. Ils laissent aussi moins de place à l’autonomie et à la créativité."


Pendant la petite enfance, le jeu de l’enfant change progressivement. Il va devenir de plus en plus évolué et complexe. Par exemple, l’enfant voudra comprendre pourquoi un objet rond n’entre pas dans un carré, même en poussant dans tous les sens. Il exerce alors son jugement, son raisonnement et sa capacité d’analyse.

Les spécialistes insistent d’ailleurs sur l’importance du jeu accompagné, c’est-à-dire le jeu non dirigé. Par exemple, un adulte ou un enfant plus âgé qui est plus expérimenté que le tout-petit peut aider ce dernier à raisonner davantage en l’accompagnant, mais sans diriger lui-même le jeu. Cela laisse à l’enfant la possibilité de s’amuser comme il le souhaite.

Le jeu permet également de renforcer le lien parent-enfant. Des études ont d’ailleurs montré qu’une relation parent-enfant de qualité permet de favoriser les aptitudes intellectuelles de l’enfant, telles que les fonctions exécutives.


Les premiers souvenirs


Pendant que votre enfant découvre le monde, il développe également ses différents types de mémoires. Grâce à sa mémoire procédurale, il enregistre de nouvelles habiletés (ex. : marcher, tenir sa cuillère), tandis que sa mémoire épisodique lui permet de se rappeler d’informations plus précises (ex. : un objet, un visage, un événement). Durant la petite enfance, ces deux types de mémoires travaillent ensemble.

Les interactions parent-enfant sont très importantes pour que le tout-petit puisse développer sa mémoire, car ses premiers souvenirs prennent forme dans les interactions qu’il a avec son entourage immédiat. En effet, la manière dont les parents décrivent des événements à leur enfant influencera sa capacité à se rappeler des événements qu’il a personnellement vécus. L’âge et le développement intellectuel de l’enfant ont aussi une influence sur la façon dont les souvenirs sont enregistrés.

L’acquisition du langage contribue également à former et à conserver les souvenirs, car les mots que l’enfant entend participent à modifier ses réseaux de neurones. Par ailleurs, il est beaucoup plus facile pour lui de garder en mémoire de l’information lorsqu’il comprend le sens des mots. Autrement dit, l’enfant se souvient davantage de ce qu’il comprend.

L’apprentissage du langage contribue ainsi à modeler certains souvenirs des premières années de vie d’un enfant. Certains demeureront accessibles au fil des années tandis que les autres deviendront inaccessibles, modifiés ou « écrasés » par d’autres informations.


L’apparition du langage


Le langage apparaît généralement dans la période de 18 à 24 mois. À cet âge, l’enfant communique par mot isolé. C’est souvent l’émotivité associée à la vision d’une chose qui amène l’enfant à prononcer ces mots à voix haute. Ainsi, les mots n’ont pas forcément le sens plus complexe que leur prêtent les adultes. Par exemple, lorsqu’un tout-petit dit « chat » ou « balle », il ne veut pas nécessairement dire « regarde le chat! » ou « je veux la balle ». À l’époque de « l’explosion du vocabulaire », autour de 2 à 3 ans, les enfants peuvent acquérir jusqu’à 40 nouveaux mots par jour.

Ces premiers mots témoignent du fait que l’enfant a compris que les objets continuent d’exister même s’il ne les voit plus. Il a aussi intégré, bien avant de pouvoir parler, le côté social du langage, telle la notion des tours de parole dans la conversation.

Cela dit, la mise en place du langage varie d’un enfant à l’autre, et on aurait tort de conclure trop rapidement à un retard de langage. En effet, au Canada, seulement 8 à 12 % des enfants d’âge préscolaire ont des troubles du langage.



Révision scientifique : Stéphanie Duval, professeure en éducation préscolaire à l’Université du Québec à Chicoutimi

Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir

Mise à jour : Juillet 2015

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